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un pasteur expose ses réflexions, quelques pages de son journal

Le pasteur ANGLADE expose ses réflexions pour entrer en débat avec ses lecteurs.Ecrivez moi à : aime.joyeux à gmail.com(remplacez: à par: @ et supprimez les espaces)

sur le seuil (3)

Publié le 20 Octobre 2007 par Aimé Joyeux in l'Evangéliste

Fin du résumé développé du livre du pasteur Laurent Schlumberger, "SUR LE SEUIL" -les protestants au défi du témoignage- éditions Olivétan Lyon 2005

-Je commence par l'envoi qui se trouve à la dernière page : (page 79)
"- Il arrive que l'on oppose
- la préoccupation dite interne qu'est la desserte de la communauté chrétienne
- et la préoccupation dite externe qu'est l'annonce publique et explicite de l'Evangile, autrefois réservé à "quelques personnes au charisme spécifique."
"Aujourd'hui les évolutions nous mettent au défi d'inverser l'articulation"
l'annonce devient de fait un préalable, une nécessité première, un objectif qui commande les autres, l'annonce inclut la desserte. Il est temps non plus de s'y préparer mais de l'inscrire patiemment et résolument dans la vie de nos Eglises."
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Après avoir étudié à sa manière le contexte social et religieux dans lequel nous vivons l'auteur a examiné la légitimité de la prétention des Eglises à annoncer l'Evangile. Il a aussi savamment et sévèrement critiqué toutes les méthodes d'évangélisation qu'il connaissait. Il en conclu cependant qu'il est légitime d'annoncer l'Evangile ni à la manière évangélique, ni … ni …

C'est donc bien d'une manière "protestante" qu'il entend parler et proposer trois pistes de réflexion dont la première en fait est un préalable aux deux autres.

(A mon avis il critique avec une certaine méconnaissance de ce dont il parle. Disons que sa critique porte sur des caricatures d'attitudes évangélisatrices. Mais l'aboutissement de sa réflexion et la méthode d'évangélisation qu'il prône est en marche depuis bien longtemps dans de nombreuses Eglises.
L'intérêt de ce livre toutefois est de lire un pasteur réformée sur l'Evangélisation. Ce qui est regrettable à mon sens c'est qu'il se croit obligé de le faire en démolissant les autres comme le font presque toujours les réformés à l'égard des autres chrétiens. Nous nous croyons au-dessus de la mêlée. Pourtant je crains que nous avons plusieurs trains de retard sur le sujet de l'Evangélisation.
Voir par exemple le mouvement de l'Eglise émergeante" représenté par la revue "Témoins" ou la méthode de David Brown "Passerelles entre amis" ou encore le cours Alpha qui présente sa méthode d'Evangélisation comme une évangélisation par l'amitié, c'est à dire la rencontre et cela depuis les années 1980. C'est à dire 25 avant ce livre. Un peu de modestie ne ferait de mal à personne.)


Première piste et préalable donc :
Les protestants doivent changer de culture d'Eglise.
Il ne s'agit ni de changer notre théologie, ni notre piété personnelle et communautaire,  tous héritages des réveils, mais bien notre culture. Qu'entend-t-il par culture ?
Il s'agit d'une sorte d'esprit de famille
1. étroitesse de la vie paroissiale
2. vocabulaire réservé aux initiés
3. répertoire musical dépassé
4. activités confidentielles
5. fonctionnement participatif réservé aux initiés
6. héritage du passé sur valorisé

p57 3e paragraphe il écrit :   "Il nous faut modifier notre culture d'Eglise, afin de traduire nos convictions dans des formes profondément renouvelées."
Cela ne sera possible que si nous avons le souci prioritaire de rendre nos convictions accessibles à des non initiés.

"Nous sommes des infirmes de la communication interpersonnelle."
Par-là il entend une méconnaissance des règles qui régissent l'ensemble des interactions entre humains, mis d'une manière ou d'une autre en contact les uns avec les autres.

Première erreur
"Nous pensons que la communication de l'Evangile se joue exclusivement sur l'articulation impeccable des idées" le choix des mots, l'effort cérébral.
Deuxième erreur.
Nous pensons que notre style de vie paroissiale est accessoire.

Ici l'auteur fait référence à l'école de Palo-Alto et à ses analyses  selon laquelle la communication se joue toujours à deux niveaux, ce qui est dit et ce qui est communiqué à travers le comportement et la manière de le dire
- L’école de Palo Alto désigne un groupe de chercheurs américains qui ont travaillé ensemble autour de théorie de la communication et de la relation entre les individus.
Postulat de départ est qu' « Il est impossible de ne pas communiquer »
La communication est liée au comportement des individus. Il n’y a pas de « non-comportement » (le silence et l’inaction sont un comportement) par conséquent la communication est permanente.

"Une communauté chrétienne qui  prétend vouloir proclamer l'Evangile, …, doit commencer par prendre conscience que tout ce qu'elle est ou n'est pas, tout ce qu'elle fait ou ne fait pas, a valeur de communication".(p59 avant dernier paragraphe)

A titre d'illustration on pourra dire qu'une communauté chrétienne qui dit être ouverte à telle ou telle action, mais qui ne libère pas les moyens nécessaires à cette action, donne un message très clair qui se passe de commentaire.
"La relation prime sur le contenu, le recadre et lui donne son sens véritable." P60 fin du §2

La nature d'une relation dépend aussi du suivi et de la ponctuation des séquences de communication. (Exemple une communauté protestante qui ne célèbre le culte qu'épisodiquement dans un lieu dit quelque chose de son rapport à ce lieu et à ce culte.)

Les chercheurs de Palo Alto ont défini deux modes de communication :
le digital et l'analogique
la communication digitale c'est une communication codée. Il faut un code pour la déchiffrer. Si on ne connaît pas le code on ne peut pas le déchiffrer, si une erreur. se produit dans le codage le message n'est souvent plus lisible. La culture d'entreprise dans laquelle vous travaillez peut finir par induire des codes de communications difficilement accessibles aux nouveaux. Tout groupe fini par avoir un certain type de codage dans sa communication. Cette communication est indépendante de tout état d'âme. Le paradigme d'une telle communication pourrait être une démonstration mathématique.
La communication analogique fait intervenir l'émotionnel et elle est adaptée à la communication sur la relation. La démonstration mathématique se passe de l'état d'âme de celui qui fait l'exposé, pas la communication analogique.
Selon l'auteur Jésus aurait très bien manié à la fois la communication digitale envers ses adversaires, utilisant leur code pour les questionner et la communication analogique par exemple dans son enseignement en parabole. Nous devons imiter Jésus et utiliser les 2 manières de parler.

"Je le disais plus haut: le protestantisme est doublement infirme en matière de communication parce qu'il ignore de fait des pans entiers de l'interaction humaine et parce qu'il ignore qu'il l'ignore." (page 63 au milieu)

Proclamer que Dieu sauve par pure grâce est parfaitement juste théologiquement,  mais ajouter à cela que pour être un bon protestant il faut aimer chanter les psaumes du 16°, se tenir immobile en silence pendant une heure tous les dimanches, et venir au culte pendant 2 ans avant qu'on vous reconnaisse… c'est d'un côté affirmer que Dieu nous accueille inconditionnellement et de l'autre mettre beaucoup de barrières pour que l'Eglise soit aussi accueillante aux nouveaux et un reflet de la grâce… Or le vrai message c'est ce qui est vécu et non  pas le discours seulement.

Voilà ce que veut dire l'auteur par changer de culture d'Eglise, et c'est un préalable à tout le reste.

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L'auteur nous a dit qu'il allait nous partager 3 convictions
Nous avons vu le préalable :
1° changer notre culture d'Eglise

Arrêtons-nous sur le 2° point :
passer d'une Eglise de membre à une église de témoins.

Le 3° point sera :
la rencontre comme paradigme de l'Evangélisation.

2° passer d'une Eglise de membre à une église de témoins.

L'Eglise existe pour ceux qui n'y sont pas, c'est l'affirmation forte de ce § or il faut constater :
-"que nos Eglises sont fondamentalement organisées en fonction de leurs membres connus et à leur service."

Pour cette raison, la communication de cette église est plutôt digitale, structurée "en fonction de ceux qui en connaissent déjà les canaux et les codes." (p64) (Compte tenu de ce que l'auteur nous a dit précédemment cela explique pourquoi nos églises n'ont que peu d'écho en dehors de leur sphère propre). Claudette Marquet parlait de clins d'œil appuyés et de sous-entendus qui ne sont pas audibles par ceux qui ne sont pas tombés dedans depuis leur enfance.

Illustration:
Il y a aujourd'hui un véritable engouement pour la religion et pour la Bible que nous trouvons désormais dans les rayons de super marché, mais nos "groupes d'études bibliques" continuent d'avoir un impact confidentiel.
La critique porte ici sur le soupçon que tout ce passe comme si nous voulions être sûrs de rester entre nous. Or l'auteur voudrait arriver à nous faire partager sa 2° conviction :
- "L'Eglise existe pour ce qu'elle n'est pas, pour ceux qui n'y sont pas. Elle existe pour ce qu'elle n'est pas car, en amont, elle est le fruit d'un appel et d'un envoi de la part de Jésus-Christ… - et l'on ne saurait confondre l'Eglise et Jésus-Christ. En aval, son horizon est le règne de Dieu - et l'on ne saurait confondre l'Eglise et le royaume. L'Eglise existe pour ceux qui n'y sont pas, en raison de sa nature missionnaire." (P 65)avant dernier paragraphe/

Maniant la provocation jusqu'au bout il écrit (p65 en bas)
: "ceux qui n'y sont pas, ce sont aussi ceux que l'on considère comme les "fidèles" car nul n'est chez lui à demeure dans l'Eglise, nul n'y réside une fois pour toutes, nul n'en est propriétaire ni même gérant patenté."
(Dire : ils sont chez eux, oui! nous n'en sommes pas propriétaire, oui! mais gérant et responsables devant Dieu de nos décisions nous le sommes ! et fidèles ils ne le sont pas !)

"D'une église qui fournit des services à ceux qui s'y inscrivent, il nous faut devenir une Eglise qui place son horizon au cœur de ses préoccupations" (cet horizon c'est probablement le Royaume de Dieu.)

Après la conviction, l'outillage :
l'ERF "a pour raison d'être d'annoncer l'Evangile au monde" dit notre discipline. Cette conviction sera notre outil pour passer au crible toutes nos activités et vérifier les unes après les autres si elles répondent ou non à cette pétition de principe. Si oui ; faut-il les améliorer ? si non ; faut-il les éliminer ou les transformer…     ?

Prendre au sérieux cet article de notre discipline et nous mettre au travail, nous donnera de mesurer combien l'évangélisation est la mission de l'Eglise. Elle n'est pas quelque chose à côté ou en plus de la vie de l'Eglise ordinaire. Cette méthode à pour but de faire passer une Eglise de membres à une église de témoins. (P67) Une méthode appelée " guide pratique pour recentrer l'Eglise locale sur sa mission" est proposée dans le livre p68 et 69

3° conviction :
Vivre l'Evangélisation dans la rencontre

l'auteur nous invite à nous débarrasser des formes d'évangélisation qui nous encombrent :
- l'estrade et - l'enfouissement.
- l'estrade c'est l'évangélisation qui se comprend comme un message à transmettre. Son mouvement est du haut vers le bas. Elle est attentive à la question de la vérité, son objectif est de proclamer la foi avec vigueur. (le modèle est Barthien et évangélique)
- L'enfouissement c'est l'attitude adoptée par les pionniers du christianisme social, prêtre ouvrier, chantier de développement dans le tiers monde… L'évangélisation ici est comprise comme une action. "Elle fait de la juste manière de vivre, un lieu privilégié de vérification".p71 (le modèle est Bonhoefferien)

Ces modèles avec toutes les combinaisons possibles que vous pouvez imaginer gardent leur pertinence. Ils ont une valeur biblique, théologique, pratique, psychologique, incontestable. Mais ils ont des effets pervers, nous dit l'auteur, aussi faut-il chercher un nouveau modèle. Ces modèles en plus de conduire à l'orgueil voire à l'intolérance pour les premiers ou déboucher sur des engagements muets pour le second, sont culpabilisants. Ils laissent entendre que pour dire l'Evangile, il faut être un virtuose de la rectitude théologique où quelqu'un au caractère tellement offert aux autres, que cela n'est pas accessible à tous.
- De plus ces deux modèles ont contribué à diviser l'Eglise l'un contre l'autre, ce qui est un comble
- Enfin ils seraient inadaptés à notre société devenue ignorante des codes chrétiens. On ne sait ni entendre une prédication, ni rattacher l'altruisme, la générosité et le don de soi à l'Evangile.

L'issue de ce drame l'auteur la voit dans
une théologie de la rencontre :
Une idée simple écrit-il, conforme à nos convictions et adaptée aux besoins de notre époque.
- Il redécouvre, pour ses lecteurs, que la foi n'est pas de l'ordre de la formulation théologique, ni de l'ordre du comportement. Si tout cela est nécessaire pour dire et manifester la foi cependant la foi est de l'ordre de la rencontre.
- Devenir croyant c'est être rencontré par Christ. Cette rencontre est un fruit de l'Esprit.
- Dans l'A.T. comme dans le N.T. il n'y a pas d'expérience de Dieu… sans rencontre préalable. (Ht de page 73)
L'Evangélisation peut alors être centrée sur cette rencontre.
Si on ne peut pas provoquer la rencontre avec Dieu, on peut: - rendre compte de sa rencontre et y préparer autrui.
Cela conduit à une définition de l'Evangélisation :
- " Evangéliser, c'est favoriser, c'est préparer, c'est appeler cette rencontre-là" (p73 2°§)

Une vraie " rencontre est faite de paroles et de gestes mêlés, de conviction et de respect conjugués."
Ce n'est pas une affaire de spécialiste:  "rencontrer, tout le monde peut le faire", "il s'agit d'être seulement soi-même"

Un rencontre se prépare et il faut aussi s'y préparer.
L'Evangélisation comme "rencontre" laisse libre car la rencontre avec Dieu ne dépend pas des protagonistes mais de l'Esprit.
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Délire : je cite : " l'Evangélisation comme rencontre supprime l'étanchéité artificielle de la frontière entre intérieur et extérieur de l'Eglise, centre et marge, convaincus et sociologiques car elle est affaire de personne à personne."
Confusion : je cite " même si je suis un pilier d'Eglise, j'ai toujours à nouveau besoin non seulement de rencontrer mais aussi d'être rencontré."

Ces deux affirmations mêlent les plans théologiques, sociologiques et pastoraux et sèment la confusion.
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Il est clair qu'il existe une frontière entre l'intérieur de l'Eglise et l'extérieur, même si nous devons affirmer d'une part qu'aucun église ne peut enfermer à elle seule toute la réalité de ce qu'est l'Eglise, donc les Eglises ont besoin les unes des autres et non de se dénigrer les unes les autres comme l'auteur passe son temps à le faire, d'autre part même si 1JEAN fait remarquer que ceux qui abandonnent l'Eglise prouvent par-là qu'ils n'étaient pas de l'Eglise, mais seul Dieu sait cela. (Des choses intimes l'Eglise ne peut juger)
De plus notre discipline dit clairement que sont membres ceux qui confessent que Jésus Christ est le seigneur et qui en ont fait la demande. S'ils se sont trompés eux-mêmes c'est Dieu seul qui le sait mais en attendant ils sont dans l'Eglise. Il y a donc bien un intérieur et un extérieur n'en déplaise à notre auteur.
Centre et marge. Mêler ce je ne sais quoi au juste -de centre et de marge- à -intérieur et extérieur- c'est mêler de la bonne théologie au simple discours de ceux qui, parfois, ont confisqué le pouvoir dans l'Eglise en se prenant pour le centre.
Quant à -convaincus et sociologiques- cette opposition est sans fondement .

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La rencontre est encore un remède selon l'auteur contre
- D'un côté les "spiritualités de l'épanouissement qui encouragent l'individu à s'écouter soi-même, pour développer ses capacités comme autant de branches harmonieuses"
- Et d'un autre les "spiritualités de la rupture qui encouragent l'individu à ne pas écouter les autres, pour développer ses identités comme autant de racines solides.
qui ne font que de conduire à la solitude.
Alternative piégée a laquelle la spiritualité de la rencontre vient apporter un remède. Rencontrer Dieu ne se fait jamais sans les autres. "car Dieu ne vient pas à l'homme en dehors de médiations humaines, qu'elles soient de parole, d'écriture, de visage et finalement de Jésus-Christ."
C'est dans la rencontre avec Dieu le tout autre et avec les autres que le croyant expérimente qui il est. P 74

L'outil au service de cette évangélisation par la rencontre est le témoignage personnel. L'auteur distingue 2 modalités
1°) le débat d'idées
2°) la rencontre de personne à personne

1°) le débat d'idée pour lequel les protestants sont doués et équipés. "les chrétiens comme tous les citoyens mais plus encore parce qu'ils sont chrétiens, ont vocation à entretenir et promouvoir le débat d'idées dans l'espace public." (Bas de page 75)

2°) la rencontre de personne à personne
Les protestants sont ici moins performants
-ils répugnent à tout ce qui pourrait ressembler à du prosélytisme, ils considèrent le témoignage comme un étalage d'état d'âme et placent très haut l'exigence intellectuelle et théologique de tout discours religieux. Toutes ces bonnes raisons deviennent des prétextes pour ne pas partager l'Evangile.

Ici je cite l'auteur in extenso p 76 au milieu
"Or, puisque nous sommes dans une époque qui craint les traditions fortes et les doctrines pré-établies, puisqu'elle est à l'inverse attentive à l'authenticité personnelle, alors le temps est plus que jamais venu de prendre plus au sérieux cette affirmation simple qui court à travers les Écritures : le Seigneur ne parle pas aux hommes sans témoins, sa parole ne résonnera pas ailleurs que dans nos paroles, sa fidélité ne sera pas discernable sans notre attestation.
La rencontre ne s'épuise donc pas en elle-même. Elle n'est pas son propre but. Il ne s'agit pas davantage de faire de ce message un passager clandestin, comme pour profiter de la rencontre pour fourguer un contenu. La rencontre est l'occasion d'un témoignage personnel. Elle est le témoignage pourvu qu'elle soit explicitement , vécue devant Dieu.
Entrer dans cette logique nécessite -une éducation, un entraîne-ment, qui peuvent se faire en trois temps, ou trois étapes. Pour que la rencontre soit aussi un témoignage, il faut:
- sur le plan spirituel, lâcher prise."
C'est à dire s'en remettre à Dieu, l'auteur ne le dit pas, mais c'est sans doute dans la prière et le face à face solitaire avec Dieu que je peux lui remettre -ma vie personnelle, - notre vie d'Eglise, - cette rencontre et son objectif de transmission. "sans doute ce qui nous fait le plus violence" écrit-il.
- sur le plan théologique, clarifier notre foi.
"Nous ne pouvons transmette que ce qui compte pour nous", "ce qui dans l'Evangile est important pour moi."
- sur le plan de la communication, oser dire ses doutes.
"Les interrogations et les révoltes font partie de la foi" nous pouvons intégrer nos doutes assumés dans notre témoignage. "Lorsque j'ose m'interroger devant autrui, j'ouvre du même coup un champ à ses interrogations, je les rends légitimes, je lui permets ainsi d'avancer à son tour et j'avance avec lui."

Fun : Ben oui quoi, au fond je ne suis pas sûr d'être chrétien, mais des fois j'y crois. Dans le fond c'est vrai pourquoi Jésus est-il mort pour moi, vous et moi nous ne sommes pas si mauvais que cela… ça c'est du témoignage vécu! non ?

De cette manière, l'Eglise qui a perdu sa légitimité et tant que détentrice du sens, retrouve une légitimité en tant que lieu de débat commun et d'élaboration du témoignage de cette manière elle redonne à Dieu un espace d'action. Nos assemblées deviennent des lieux de débat et de témoignage (bas de page 77)
Christ nous rassemble cela seul est décisif. Tout débat est possible dans le respect de l'expression de chacun. L'Eglise deviendra un lieu pour apprendre à favoriser le débat commun et permettra aux questions touchant au sens de la vie, aux finalités et à l'ultime de reprendre place dans l'espace public où se font entendre les interpellations les plus diverses et où nous pourrons apporter nos propres convictions et nos questions. Milieu page 78

Au sein de la communauté où la bienveillance est la règle, (comme chacun le sait) chacun pourra s'entraîner à témoigner sans avoir peur de ses balbutiements ou de ses erreurs. Dans cette dynamique les pasteurs pourraient être des entraîneurs puisque "les ministères et les ministres sont donnés afin de "former" et de "fortifier" en vue de "concourir" à l'annonce de l'Evangile." (p79)

Il arrive que l'on oppose
- la préoccupation dite interne qu'est la desserte de la communauté chrétienne
- et la préoccupation dite externe qu'est l'annonce publique et explicite de l'Evangile, autrefois réservé à "quelques personnes au charisme spécifique."
"Aujourd'hui les évolutions nous mettent au défi d'inverser l'articulation"
l'annonce devient de fait un préalable, une nécessité première, un objectif qui commande les autres, l'annonce inclut la desserte. Il est temps non plus de s'y préparer mais de l'inscrire patiemment et résolument dans la vie de nos Eglises." FIN

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J'ai participer pendant plusieurs années à une expérience d'évangélisation œcuménique avec le diocèse de Versailles et j'ai participer en tant qu'animateur à un séminaire pour cette expérience à Poitiers. Depuis 5 ans j'utilise la méthode du parcours Alpha. Je peux comparer les 2 méthodes.

Pour le recrutement la première était un modèle:
- un groupe de chrétiens téléphone à tous les gens d'une rue, après leur avoir préalablement annoncé dans les boîtes à lettre et sur les poignées de porte qu'ils allaient être contactés par des chrétiens prochainement. La semaine dite un central téléphonique est installé dans un local paroissial et le groupe contacte par tél. tous les habitants d'un quartier rue par rue leur proposant de venir déposer dans l'heure qui suit s'il l'accepte, une brochure contenant des témoignages. 50% acceptent l'offre gratuite. Au moment de la remise de la brochure il leur est proposé de prendre le temps d'une courte rencontre dans quelques jours pour connaître leur opinion sur ce qu'ils ont lu: 50% acceptent encore. Lors de la visite une invitation est offerte de former avec les voisins qui l'acceptent un groupe de réflexion sur la base du livret de témoignage, 50% acceptent encore. Le résultat est donc remarquable. Des petits groupes se constituent sur la base de la rencontre et du témoignage. Le problème auquel ont du faire face les animateurs de ce projet c'est la direction des petits groupes. J'ai aussi eu l'écho que le manque de référence à un "discours théologique" suffisamment cadré a posé des problèmes de suivi  et empêchés la poursuite de l'opération. De plus les paroisses n'étaient pas prêtes à accueillir tout ce nouveau monde là, il y avait un décalage entre les participants des petits groupes et les habitués de l'Eglise paroissiale.
Pour le parcours Alpha, la méthode pour le contact est un contact d'ami à ami. Les premiers qui ont suivi le parcours invitent les gens qu'ils connaissent. En général on càommence par les volontaires de l'église.
Le parcours Alpha est un système d'évangélisation par l'amitié. Amitié entretenue par les 11 rencontres thématiques. Ici l'équilibre me semble assez satisfaisant : un orateur donne une conférence qui apporte les éléments théologiques de base (les exposés du livre : "-les questions de la vie-" du pasteur Nicky Gumbel) ensuite des animateurs font tourner la parole librement afin que chacun s'exprime. Le but n'est pas d'arriver aux mêmes conclusions que l'exposé, ni d'endoctriner les participants,  mais de permettre à chacun de réagir et de vérifier là où il en est par rapport à un exposé cohérent de la foi chrétienne. On remarque qu'à la fin du trimestre plusieurs personnes sont touchées voire transformées par la rencontre qu'elles ont faites avec le Christ. Nous avons eu 2 à 4 confirmations d'adultes par an à la suite des parcours Alpha. Ensuite la difficulté reste toujours l'accueil de ces nouveaux dans nos églises qui pour le moment encore ne savent pas encore comment faire cela.
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